Deux lettres adressées à Paul ÉLUARD relatives à « Poésie et Vérité ». 1942.

« C’est une joie pour moi que d’avoir pu voyager, amoureusement, avec tant de poésie et tant de vérité. »

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[Paul ÉLUARD] – Armand ROBIN & Gabriel AUDISIO

Deux lettres autographes signées adressées à Paul Éluard.

Une page in-12° et deux pages in-8°. Enveloppes conservées.

Paris. 29 septembre 1942 et 17 janvier 1943.

 

« C’est une joie pour moi que d’avoir pu voyager, amoureusement, avec tant de poésie et tant de vérité. »

Deux belles lettres adressées à Paul Éluard durant la période de guerre. L’une admirative de Gabriel Audisio qui vient de lire avec émerveillement Poésie et Vérité, et l’autre, noble et désespérée, d’Armand Robin annonçant sa rupture avec le poète.

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Audisio à P. Éluard – Cher Eluard, Me voici rentré, délesté de vos papiers qui ont été acheminés sur leurs destinataires. C’est une joie pour moi que d’avoir pu voyager, amoureusement, avec tant de poésie et tant de vérité, et cette liberté d’aujourd’hui. Dans quelques jours, allégé de quelques pressants soucis, je vous ferai signe. Je souhaite que nous puissions nous voir à loisir. Votre Gabriel Audisio.

 

Robin à P. Éluard – Bien cher Paul, J’ai longtemps pensé à votre lettre de décembre. Vous savez que j’ai pour vous la plus grande admiration et (ce qui vraiment vaut mieux) la plus grande affection. C’est pourquoi je suis navré de penser que je ne pourrai plus ni vous voir, ni même vous saluer : vous comprenez, Paul, j’ai vécu pendant presque deux ans dans un milieu infâme, bête à en pleurer ; j’ai commis la faute d’y être beaucoup trop bon.  

Que vous ayez pu pendant une seconde prendre le parti de ces gens est quelque chose sur quoi je ne puis passer (mais que je vous pardonne évidemment). Je traduis en ce moment des poèmes chinois du 7e siècle ; je n’ai jamais rien rencontré de si beau. Je regrette vraiment beaucoup que vous ayez pu prendre un seul jour le parti de ces maquignons contre la poésie et simplement contre l’homme. Affectueusement et fidèlement, A. Robin.  P.S. – Je m’occupe de votre livre (le manuscrit avec pages blanches) ; je transcris les poèmes originaux avec le texte français en face. Je vous le déposerai un jour chez votre concierge.

 

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Armand Robin (1912.1961) fut considéré par Éluard comme le plus grand poète qu’il eut rencontré.

Gabriel Audisio (1900.1978) fit des lectures publiques, à Marseille, du poème d’Éluard, Liberté.

 

 

 

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