Charles BAUDELAIRE se fait saisir ses dessins par ses créanciers.

“A propos de la saisie opérée chez moi sur mes collections de dessins, je vous dirai qu’il y en a un très grand nombre qui ne m’appartenaient pas et qui m’ont été simplement confiés pour un travail littéraire.”

6.500

Charles BAUDELAIRE (1821.1867)

Lettre autographe signée à Léon Gélis.

Deux pages in-8° sur papier vergé à en-tête Gélis-Didot & Cie, Banquiers. Paris – 2 mai 1861.

Sur le 4e feuillet, un plan de masse est dessiné à la mine de plomb.

« A propos de la saisie opérée chez moi sur mes collections de dessins, je vous dirai qu’il y en a un très grand nombre qui ne m’appartenaient pas  »

Baudelaire, sans le sou, se fait saisir ses dessins.

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« Cher Monsieur, Voici les trente francs qui complètent le paiement du premier billet de Calonne, et que j’avais eu le tort d’oublier. Il y a demain une citation pour les deux derniers billets ; je n’irai pas, étant appuyé sur votre gracieuse promesse. Vous m’avez demandé ce que je voulais définitivement faire : Je veux venir vous voir à la fin de chaque mois et déposer chez vous n’importe quelle somme, 50, 100, 200, etc. L’extrême latitude que je sollicite de vous tient à l’irrégularité absolue de mon revenu. – Mais jamais un mois nouveau ne commencera sans que je vous aie fait une visite, et sans que j’aie déposé de l’argent chez vous.

Ayez la bonté de transmettre cette lettre à votre huissier avec un mot de vous. A propos de la saisie opérée chez moi sur mes collections de dessins, je vous dirai qu’il y en a un très grand nombre qui ne m’appartenaient pas et qui m’ont été simplement confiés pour un travail littéraire. Enfin, en dernier lieu, je laisserai ici, jusqu’au dernier moment, tous les billets, et vous prierai de faire un effort pour obtenir de M. de Calonne le remboursement des frais et des intérêts. Ch. Baudelaire 22, rue d’Amsterdam. »

 

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 Alphonse de Calonne était le directeur de La Revue contemporaine, dans laquelle Baudelaire publia plusieurs articles de critique. Relativement complaisant à l’égard du poète, il participait parfois aux «navettes», ces petites opérations frauduleuses montées par Baudelaire et Malassis. L’éditeur fournissait à l’écrivain des billets de complaisance, qui passaient par les mains de ses amis Asselineau, Monselet ou même Hetzel, avant de finir escomptés chez divers banquiers de la capitale. Gélis était l’un d’eux.

 

 

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