Romain GARY (1914.1980)
Lettre autographe signée à son médecin.
Une page in-8° sur papier à en-tête de la NRF.
Enveloppe autographe timbrée mais non oblitérée.
[Paris]. 10 mai 1980
« Je continue. Merci. »
Tragique et troublant billet déposé par Gary à son médecin, le docteur Lepêtre, dont le cabinet situé rue de Narbonne se tenait à quelques dizaines de mètres de l’appartement de l’écrivain sis 108 rue du Bac, à Paris. Ces quelques mots brefs, d’apparence positifs quant à son état psychologique, cachent le désespoir latent qui accompagna les dernières années de la vie de Gary. Six mois après cette note, le 2 décembre 1980, l’écrivain se suicide par arme à feu, chez lui.
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Chère Madame,
Juste un mot pour vous dire que votre traitement a réussi.
Je continue.
Merci.
Amitiés.
Romain Gary.
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L’après-midi du 2 décembre 1980, chez lui, Romain Gary se glisse un revolver de calibre 38 dans la bouche et se donne la mort. Au pied de son lit, il laisse une note mystérieuse datée « Jour J » : « Aucun rapport avec Jean Seberg, y lit-on. Les fervents du cœur brisé sont priés de s’adresser ailleurs. »
Compagnon de la Libération, Gary eut droit aux honneurs militaires suivis d’une mélopée russe lors de ses obsèques le 9 décembre. Ses cendres furent dispersées, selon son souhait, en mer Méditerranée.
Note : l’enveloppe, bien qu’arborant un timbre, ne porte aucune d’oblitération postale. Gary a dû à l’évidence déposer sa lettre directement.