Deux lettres de Geneviève de GAULLE-ANTHONIOZ à propos du Général.

Geneviève de GAULLE-ANTHONIOZ (1920.2002)

Ensemble de deux lettres autographes signée à Michel Cazenave.

Quatre pages ½ in-8°.

Vieil Estrée, 25 juillet 1988 et Paris, 10 juin 1990.

« Je pense souvent que les Français sont avant tout reconnaissant au général de Gaulle de les avoir ennoblis (plus encore que libérés.) »

Émouvantes lettres de la nièce du général de Gaulle réagissant avec admiration aux deux publications de son correspondant sur l’homme du 18 juin 1940.

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I. « Cher ami, notre dernière rencontre – qui nous a donné beaucoup de joie – a été comme la suite de « De Gaulle et la terre de France ». Je regarde la couverture de votre livre qui illustre si bien votre méditation : le général tout petit et immense dans ce paysage qu’il a aimé, où reposent ses restes terrestres. Le rêve que vous poursuivez aux côtés de Charles de Gaulle est-il le vôtre, est-il le sien ? Peut-être votre secret rejoint-il les mêmes cimes ? (ou les mêmes profondeurs ?) – Il a aussi ceux que vous aimez ensemble : Claudel, Péguy, Malraux, Chateaubriand, … Cette « vieille Terre » nous aura donné de semblables leçons et, qui sait ? de proches consolations. Cher Michel Cazenave nous nous sentons encore plus fraternellement unis depuis cette promenade méditative dans la terre de France et aux côtés de celui qui l’a si bien servie. »

II. « Cher ami, Ce qu’est votre « inconditionnalité«  à de Gaulle, je la comprends et je la partage. Aussi ai-je lu votre livre avec passion. Personne avant vous n’a mieux pénétré la pensée de l’homme du 18 juin, ni expliqué le ressort profond de son action. Oui, vous avez raison de parler de sa « vision du monde » et de ce qu’il incarnait la France. Il lui aura révélé sa vocation de service et de grandeur ; mais chacun de ceux qui l’ont suivi pourrait sans doute le dire aussi. Je pense souvent que les Français sont avant tout reconnaissant au général de Gaulle de les avoir ennoblis (plus encore que libérés). « De Gaulle, une certaine idée de la France » sans doute, mais encore une certaine idée de l’homme. Merci, cher Michel Cazenave, de nous avoir fait méditer sur ce chemin difficile dont Charles de Gaulle nous a montré la grandeur. »

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Geneviève de Gaulle est la fille de Xavier de Gaulle, frère aîné de Charles. Résistante (sous le nom de Germaine Lecomte) durant la Deuxième Guerre mondiale, elle fut arrêtée en juillet 1943 puis déportée au camp de concentration de Ravensbrück en février 1944. En 2015, le président François Hollande annonce la translation de sa dépouille au Panthéon aux côtés de Jean Zay et des résistants Pierre Brossolette et Germaine Tillion. Cependant la famille refuse le transfert effectif du corps au Panthéon. Le 27 mai 2015, c’est donc un cercueil vide contenant un peu de terre prélevée dans le cimetière de Bossey qui est solennellement déposé dans la crypte du Panthéon.

Bibliographie :

De Gaulle et la terre de France, Plon, 1988.

De Gaulle, une certaine idée de la France, Critérion, 1990.