Raoul DUFY organise ses travaux de peinture et son exposition. 1942.

« J’ai encore un très gros effort à faire pour la préparation de mon exposition. C’est une bataille que je dois gagner. »

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Raoul DUFY (1877.1953)

Lettre autographe à Madame Letourneaux.

Trois pages in-4°. Enveloppe autographe timbrée et oblitérée.

Perpignan. 18 mai 1942.

 

« J’ai encore un très gros effort à faire pour la préparation de mon exposition. C’est une bataille que je dois gagner. »

En pleine guerre mondiale, Dufy s’inquiète de la séparation forcée d’avec son épouse et organise ses travaux de peinture pour une future exposition.

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« Ma chère amie, je ne sais à combien de lettres j’ai à vous répondre mais je les ai toutes lues et je suis touché de toutes les peines que vous prenez pour nous. Au loin, je suis bien rassuré par votre présence auprès d’Emilienne et après auprès de Suzanne. La meilleure manière de vous remercier serait de vous envoyer une aquarelle. Je ne le fais pas car je n’en ai pas d’assez belle mais demain je vous enverrai un peu d’argent pour vos frais en attendant. J’ai écrit à Suzanne et à Germaine que tout ce que vous déciderez ensemble sera bien. Le principe est qu’il faut rendre les choses simples à faire, ne pas compliquer pour économiser, et surtout pour Suzanne le calme et la tranquillité. J’ai été heureux de la savoir mieux (…) Les eaux à Néris lui feront du bien. Germaine s’occupera d’elle pendant que vous vous occuperez d’Emilienne. Je voudrais tellement la voir calme et heureuse. J’étais très triste d’être éloigné d’elle mais comment aurais-je été si bien soigné qu’en restant ici auprès de mon ami Nicolau et toutes les facilités que j’ai eues et qui m’ont permis de travailler comme si j’avais été en bonne santé. A présent, j’ai encore un très gros effort à faire pour la préparation de mon exposition. C’est une bataille que je dois gagner et j’en ai le bon espoir. Donc dès qu’Emilienne sera à Ste Maxime nous passerons quelques jours ensemble avant votre départ et moi mon retour à Perpignan dans mon petit atelier pour y reprendre ma besogne, et après octobre nous nous retrouverons tous et je me reposerai un peu. Je pense alors, la guerre sera-t-elle terminée et pourrons-nous avec le calme et la santé retrouver notre maison à Paris. Je le voudrais bien. Est-ce trop demander à sa chance ? Je travaille mais pour être bien en train, j’ai besoin de beaucoup de repos, alors les lettres s’accumulent et répondre en retard me rend confus, j’ai honte. Je remets au lendemain et aux autres lendemains, et tout en continuant ma lettre, j’ai le sentiment que je n’ai rien répondu à ce que vous m’avez écrit (…) Vous ne pourrez avoir une aquarelle que quand je viendrai à Ste Maxime. Ne m’en veuillez pas et écrivez-moi vite. J’écris en même temps à Gallibert. J’aimerais la trouver à la maison quand je viendrai et si la vue est belle et que les paysages lui plaisent, elle devrait rester. Je veux vous voir toutes quand j’arriverai.

 

 

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