Jacques MESRINE se fout des menaces du procureur de la République.

“Le Procureur me présente comme super dangereux … et pourtant je ne le suis pas sur mes affaires, si je le suis dans mon milieu. Tu te doutes que je me fouts totalement de son réquisitoire. Je n’ai rien à attendre de personne.

Vendu

Jacques MESRINE (1936.1979)

Lettre autographe signée à sa maîtresse Jeanne Schneider.

Une page ½ in-4°.

[Maison d’arrêt de Fleury-Mérogis]. 20 octobre 1976.

 

« Le Procureur me présente comme super dangereux … »

Mesrine, emprisonné à Fleury-Mérogis, fait face aux menaces du procureur de la République avec aplomb.

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« Nanou d’Amour, Bonjour jolie Madame, je devrais dire bonsoir vu l’heure tardive. Ce soir ta lettre n°2 et une de Mury. Tu me fais sourire sur cette lettre. Car au début… croyant avoir aucune chance, tu t’en fouts… et après comme ma lettre te donne un espoir tu es toute transformée. Demain je te vois et comme j’ai du nouveau je t’en parlerai si tu es toujours là (sic). Oui un mot de Mury qui me dit que tu lui as expliqué que j’attendais de ses nouvelles. Je vais lui répondre en fin de semaine. Car ce soir je suis mal foutu « des douleurs au cœur » comme à la santé. Je vais me coucher de très bonne heure et demain j’irai mieux. Ma lettre sera très courte, mais je te vois demain. Enfin rien n’est certain.

J’ai eu la visite de Maître Gilletti et de Maître Pelletier. Smadja va me faire parvenir le réquisitoire du Procureur de la République au sujet de mes affaires de hold-ups … et il y en a 132 pages … il paraît que c’est une vraie catastrophe … et pourtant que du travail très propre. Par contre, j’ai entendu la sentence de ces deux fumiers qui ont tué une vieille femme (10 et 12 ans) … je n’ai qu’une chose à dire (Merde alors).  De toute façon le Procureur me présente comme super dangereux … et pourtant je ne le suis pas sur mes affaires, si je le suis dans mon milieu. Tu te doutes que je me fouts totalement de son réquisitoire. Je n’ai rien à attendre de personne. Avec Pelletier, nous avons parlé de la détention. Pour certains c’est terrible, actuellement ont détruit certains hommes dans le style de l’USC. Je sais donc ce qui m’attend une fois condamné – « merde », et là-bas rien n’est changé … c’est toujours l’enfer… enfin l’avenir n’est pas si noir, car je n’accepterai jamais la destruction mentale. Rien ne sert d’en parler. J’ai fait mon choix depuis longtemps … tout comme Jean-Paul l’avait fait. Ce soir Saint-Étienne ! Pour l’instant ça joue pas mal. Bon je termine en espérant te voir demain. De doux bécots se pose sur tout ce qui est toi. Bonne nuit chaton … et n’oublie pas que je t’adore ton VIEJO. » 

 

 

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