MONTHERLANT – « L’Équinoxe de septembre » – 200 pages manuscrites.

« Il ne s’agit pas d’avoir de l’espérance. Il s’agit de voir des maux, pour en avoir honte, et ensuite s’en guérir. N’attaquez pas ceux qui veulent vous donner cette honte. Nous avons besoin de honte. »

4.500

Henry de MONTHERLANT (1895.1972)

Ensemble de manuscrits et de tapuscrits corrigés.

Près de 200 pages manuscrites.

Passionnante plongée dans l’œuvre créatrice de Montherlant.

 

« Il ne s’agit pas d’avoir de l’espérance.

Il s’agit de voir des maux, pour en avoir honte, et ensuite s’en guérir.

N’attaquez pas ceux qui veulent vous donner cette honte. Nous avons besoin de honte. »

_________________________________________________________________

 

I- L’Équinoxe de septembre.

Manuscrit autographe. 42 pages in-4°. 1938.

Remarquable manuscrit de travail de L’Équinoxe de septembre (septembre 1930), principal chapitre du recueil du même nom publié en janvier 1939. Le manuscrit est surchargé de ratures et corrections, d’additions sous forme de béquets et collages. Certaines pages sont écrites au verso de brouillons ou dactylographies, de fragments de lettres, de tracts et circulaires.

Passionnantes réflexions de Montherlant sur cette période de conflits et l’approche de la guerre, rédigées à Paris sous forme de journal du 12 septembre au 2 octobre 1938, au moment des Accords de Munich. Le journal s’ouvre alors que les bruits de guerre se font de plus en plus menaçants, et les Français sont maintenant obligés de regarder la réalité en face : « Par la force des choses, l’attitude des Français à l’égard de la guerre est devenue malgré tout moins insensée qu’elle ne l’était il y a dix ans. Croire que la guerre va éclater, même si on ne veut pas s’y préparer, est une attitude moins insensée que croire qu’elle n’éclatera jamais, parce qu’on ne veut pas s’y préparer. Bon gré, mal gré, les journaux ne parlent que de ça. »

Alors qu’on rappelait les réservistes, les journaux titraient sur Greta Garbo, la mobilisation passant loin derrière cette « morue de cinéma » ; de rage, Montherlant ajoute cette note :« « Greta Garbo a besoin de jus de carotte. » Eh bien ! qu’on lui donne la carotte, et le jus, et tout et tout, et que ça la calme, et qu’elle nous fiche la paix. »

Il s’achète un masque, veut « être tué par les Allemands, non par les Français et leur incurie » et évoque la visite de Chamberlain à Berchtesgaden. « Accord de Londres, qui sacrifie la Tchécoslovaquie » …

S’ensuivent des écrits sur le départ des premiers mobilisés, sur un discours de d’Adolf Hitler à la radio, sur les accords de Munich, etc.  Montherlant conclue : « Délirez à votre aise, pauvres ilotes, manœuvrés et dupés, affaiblis, souffletés, et qui accueillez votre défaite et votre humiliation avec les transports de joie de l’esclave. Piétinez vos masques à gaz, imbéciles, car ce soir comme hier soir, il y aura le bifteck sur la table, et ensuite coucouche-mon-chéri. Mais vous m’en direz des nouvelles demain. Que vous le vouliez ou non, lâches imbéciles, un jour viendra où l’odeur de vos cagayes sera étouffée dans l’odeur de votre sang ! »

 

II- Le Parapluie de Samouraï.

Conférence. Manuscrit autographe. 7 pages in-4°. 1938.

Ce texte publié dans  » Candide », le 27 Janvier 1938 sous le titre « La Conversation sous le parapluie « , fut prononcé, sous sa présente forme (à l’exception de deux paragraphes déplacés) le 11 Janvier 1938, au groupe « Rive Gauche  » en manière d’avant-propos à la conférence d’un publiciste allemand : Otto Abetz, sur la Jeunesse allemande et le bonheur :  » Cette réunion est placée sous un signe solaire. vous n’ignorez pas que la croix gammée est un dérivé de la roue à quatre rayons et du disque qui représentent anciennement le soleil. »

 

III- La France et la morale de midinette.

Manuscrit autographe, signé de son paraphe. Novembre 1938.

14 pages grand in-4° rédigées au verso de différents feuillets dont certains dactylogrammes des Jeunes filles.

 

IV- L’Équinoxe de septembre. 1938.

Tapuscrit-dactylogramme en partie autographe, largement repris et complété par l’auteur en prévision de l’édition.

115 pages in-4°.

Très intéressante copie préparatoire de l’ouvrage publié chez Gallimard en janvier 1939, en grande partie sous forme de tapuscrit corrigé, avec insertion de manuscrits autographes, et de coupures imprimées. Manque le premier texte (7 mars 1936) ; le manuscrit, qui commence à la page 14, comprend les cinq autres textes, tous de 1938.

Montherlant y évoque le climat de cette année 1938, les relations franco-allemandes, la proximité d’une guerre probable et ce qu’elle peut apporter, les raisons de son « « bellicisme  » comme le disent ceux qui salopent la paix », les lâchetés superflues des accords de Munich, la morale de midinette de la France : «Il ne s’agit pas d’avoir de l’espérance. Il s’agit de voir des maux, pour en avoir honte, et ensuite s’en guérir. N’attaquez pas ceux qui veulent vous donner cette honte. Nous avons besoin de honte. »

Note : Parmi cet ensemble, on retrouve, outre quelques pages tapuscrites du roman de Montherlant « Les Jeunes filles », une lettre de Louis Aragon à Montherlant (datée de 1938), des lettres de Costa à Thérèse Pantevin et une lettre de cette dernière.

 

 

Formulaire de contact

Nouveautés