Henri BECQUEREL (1852.1908)
Ensemble de trois lettres autographes signées à Daniel Berthelot.
Six pages in-8° au total, sur papier à son adresse.
[Paris]. 3, 7 et 11 juillet 1908
« Qui aurait pu jamais penser que je serai appelé à succéder à votre illustre père comme je lui avais succédé dans la section de physique. »
Important ensemble de trois lettres de Becquerel au fils de l’illustre scientifique Marcellin Berthelot, mort en mars 1907, dont il souhaite faire l’éloge lors d’une séance de l’académie des Sciences. Becquerel s’enquiert de l’œuvre écrit de son prédécesseur et des souvenirs intimes confiés par Daniel Berthelot.
Becquerel ne prononcera pas cet éloge. Il meurt subitement, un mois après la présente correspondance, au Croisic, le 25 août 1908.
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Lettre I – 3 juillet 1908.
« Mon cher Ami, Je vous remercie de vos aimables félicitations auxquelles je suis bien sensible. Qui aurait pu jamais penser que je serai appelé à succéder à votre illustre père comme je lui avais succédé dans la section de physique. J’examine en ce moment la possibilité de prononcer son éloge dans notre séance publique de cet hiver, si j’ai suffisamment le temps de mener à bonne fin une œuvre aussi importante. Aussi voudrais-je bien pouvoir en parler avec vous et vous demander le moyen d’avoir certains documents indispensables. Si cela ne vous gênait pas je pourrais causer avec vous lundi à l’issue de la séance de l’académie, sinon je vous demanderais quel jour et quelle heure nous pourrons nous rencontrer, soit chez moi, soit au laboratoire. Bien affectueusement à vous. Henri Becquerel. »
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Lettre II – 7 juillet 1908.
« Mon cher ami, Les œuvres de votre vénéré père que j’ai dans ma bibliothèque sont les suivantes :
Chimie fondée sur la synthèse.
La synthèse chimique.
Thermochimie.
Traité pratique de l’analyse des gaz.
Pouvez-vous me prêter pour les vacances Les origines de l’alchimie et la Révolution chimique, et demander à M. Quarschi [?] de vous envoyer un exemplaire de sa lecture commémorative.
Comme je pars le 14 juillet et que je ne pense pas qu’il vous soit possible d’avoir le livre de M. Quarchi avant cette époque, je vous suis bien reconnaissant de me l’envoyer directement au Croisic, Loire Inf. où je serai à partir du 14 juillet. Je vous remercie bien d’avance. Je compte surtout que vous voudrez bien vous occuper de rédiger une petite note, des souvenirs et des renseignements plus particulièrement intimes que vous jugeriez utiles de me communiquer. Votre collaboration me sera bien précieuse pour l’œuvre que j’entreprends et qui m’effraie un peu. Bien affectueusement à vous. Henri Becquerel »
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Lettre III – 11 juillet 1908.
« Merci mon cher ami des documents précieux que vous voulez bien me confier pour me guider dans l’éloge que j’entreprends de votre illustre et vénéré père. Ils complètent ceux que j’ai recueillis à la bibliothèque de l’Institut, où j’ai emprunté avec la Révolution chimique, Science et morale, Science et éducation, Archéologie et Mystère des Sciences.
Comme vous me le dites le livre dont j’ai le plus besoin maintenant est la correspondance avec Renan, la trouverai-je à l’Institut ? Sinon pouvez-vous me la prêter ? Enfin il faut encore que je me procure la préface de ses mémoires sur les explosifs. J’ai lu à l’Institut le petit livre de 1872 sur la force de la poudre.
Je vous remercie de faire venir la notice de M. Quarschi mais c’est vous donner trop de peine que de traduire toute la partie scientifique. J’ai un petit dictionnaire italien qui me permettra peut-être de m’en tirer sans que vous vous imposiez ce grand travail. Je devais rentrer le 14 mais mon départ est retardé d’un ou deux jours. Croyez mes sentiments bien affectueusement dévoués. Henri Becquerel. »