Alexis de TOCQUEVILLE – Ensemble de trois lettres autographes signées.

« Vous comprenez qu’il n’y a rien de plus honorable et par conséquent de plus désirable que de représenter à la Chambre la ville de Paris. »

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Alexis de TOCQUEVILLE (1805.1859)

Ensemble de trois lettres autographes signées à son ami Jules Taschereau.

Quatre page in-8° au total.

Tocqueville, le 27 septembre 1837, Paris, le 17 août 1842, Sans lieu ni date [1844 ?]

« Vous comprenez qu’il n’y a rien de plus honorable et par conséquent de plus désirable que de représenter à la Chambre la ville de Paris. »

Pour son entrée en politique, le futur député de la Manche accepte la proposition d’être le candidat du Xèmearrondissement de Paris

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I. « Tocqueville ce 27 septembre 1837

Je reçois à l’instant, mon cher ami, la lettre que vous venez de m’écrire, et dans laquelle vous me faites part des intentions bienveillantes de quelques électeurs de quelques électeurs du 10èmearrondissement. Vous sentez bien qu’il ne peut y avoir deux manières d’y répondre. Vous comprenez qu’il n’y a rien de plus honorable et par conséquent de plus désirable que de représenter à la Chambre la ville de Paris qui est comme la tête et le cœur de tout le Royaume. Je veux de plus ajouter que parmi les différens arrondissemens de Paris, il n’y en a pas un seul dont je fusse plus heureux de réunir les suffrages indépendans que le dixième. Cet arrondissement-là renferme toute une population intellectuelle et littéraire dont je partage les sympathies et au nom de laquelle je serais fier de parlerSi donc il arrivait que quelques électeurs de notre arrondissement vous [?] songent encore à moi, veuillez, je vous prie, les assurer que j’accepterai toujours, comme un grand honneur, la candidature qu’ils voudront bien m’offrir et que, quelque soit le résultat de la tentative, je ne cesserai de sentir une vive reconnaissance pour ceux qui l’ont faite. Je ne vous en dirai pas plus aujourd’hui, mon cher ami, le tems me presse. Bientôt, je vous écrirai de nouveau pour répondre au reste de votre lettre. Mille amitiés. Alexis de Tocqueville. »

Le projet fit long feu et c’est dans la circonscription de Valognes (Manche) que Tocqueville se présenta aux élections du 4 novembre 1837 où il fut battu par le député sortant, Jules-Polydore Le Marois. À la faveur d’élections anticipées qui suivirent, Alexis de Tocqueville fut finalement élu à la Chambre le 2 mars 1839 : il était inscrit parmi les Indépendants. Réélu quatre fois, il siégera continument jusqu’au coup d’État du 2 décembre 1851. Il demeura opposé, jusqu’à sa mort, au Second Empire.

Deux ans avant cette lettre, Tocqueville avait publié les deux premiers volumes de son maître livre : De la démocratie en Amérique (les deux derniers parurent en 1840). Ce succès d’édition lui assura une place de premier plan.

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II. Paris, le 17 août 1842

« Monsieur, Je viens de recevoir la lettre par laquelle vous m’annoncez que S.A.R. Madame la duchesse d’Orléans veut bien continuer pour cette année au nom de Monsieur le comte de Paris le prix que Monsieur le duc d’Orléans accordait à la ville de Cherbourg. Veuillez, je vous prie, mettre aux pieds de Son Altesse Royale avec l’expression de ma reconnaissance l’hommage de mon profond respect et de mon entier dévouement. Recevez, Monsieur, l’expression de ma considération très distinguée. Alexis de Tocqueville Député de la Manche. »

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III. Sans lieu ni date [1844 ?]

« Mon cher Taschereau, je vous ai écrit hier une lettre qui vous arrive probablement en ce moment. Dans cette lettre je m’excusais de ne vous avoir pas encore répondu en vous expliquant qu’avant de le faire j’avais du m’assurer qu’il n’existait à Paris aucun portrait quelconque de Briqueville. Je n’ai acquis cette certitude que hier et je vous en faisais part dans ma lettre. Je ne puis malheureusement vous dire autre chose ce matin. La famille de Briqueville me charge, du reste, de vous exprimer vivement sa reconnaissance. Mille amitiés Alexis de Tocqueville. Ce mardi matin. »

Ami de Tocqueville qui était un parent par alliance, député de Cherbourg, le comte de Bricqueville fut un brillant colonel de cavalerie de l’armée napoléonienne. Elu en 1827, fervent bonapartiste, il fut un opposant déterminé aux Bourbons et à la monarchie de Juillet. Mort à Paris le 19 mars 1844, il fut inhumé à Cherbourg : un comité indépendant organisa une souscription afin d’ériger un monument à sa mémoire. Le projet de buste retenu fut celui déposé par David d’Angers. Il ne fut inauguré qu’en mai 1850. La recherche d’un « portrait de Bricqueville » évoquée par Tocqueville est sans doute liée à ce projet de monument.

 

 

 

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