Catégories ,

Victor HUGO commente son chef d’œuvre, Les Misérables.

« Ceci est notre devoir, calmer en éclairant. Détruire la haine et le mal par la lumière. »

Vendu

Victor HUGO (1802.1885)

Lettre autographe signée à Nathanaël Martin-Dupont.

Trois pages in-8° sur papier vergé filigrané. Fragilités aux plis.

Hauteville House [Guernesey]. 3 mai [1862]

« Ceci est notre devoir, calmer en éclairant. Détruire la haine et le mal par la lumière. »

En dépit de l’exil, le grand homme garde le progrès pour quête et commente son chef d’œuvre, Les Misérables.

_________________________________________

 

« Monsieur, J’ai lu votre article sur les Misérables. Vous avez le vrai noble style, celui qui vient de la noble pensée. Votre adhésion a pour moi un grand prix. C’est avec le cœur que je vous remercie. Oui, vous l’avez senti et vous le dites, ce que je veux, c’est l’amélioration morale en même temps que le soulagement matériel ; sans le progrès de l’âme, il n’y a pas de progrès. Ceux qui mettent tout dans le bien-être du ventre ne sont bons qu’à endurcir les riches et qu’à corrompre les pauvres.

Avant tout, le devoir. Mon but, le voici : révéler à l’homme toute la conscience. Je dis toute, car jusqu’à présent, il semble que les philosophes aient pris à tâche de ne montrer la conscience qu’à demi ; les uns flattant les heureux, les autres irritant les misérables. Or, ceci est notre devoir, calmer en éclairant. Détruire la haine et le mal par la lumière. Ces choses, vous les avez dans l’âme, et vous les exprimez éloquemment et puissamment. Votre page sur les Misérables est l’œuvre d’un esprit haut et bon. Je vous serre la main. Victor Hugo.

Le Mouvement avait accepté avec empressement, m’écrit-on, votre beau travail sur l’art, et allait le publier, quand tout à coup on leur a fait un procès et en huit jours ce vaillant journal a été accusé, jugé et étranglé. Il n’existe plus, telle est la liberté en France. On tient votre grand et excellent article à votre disposition. Écrivez-moi à ce sujet. Le Mouvement était la seule revue Française assez acceptée par le public. »

_________________________________________

Nathanaël Martin-Dupont (1834-1910), pasteur et journaliste français, exerce, en 1860, son ministère sur l’île de Jersey, et fait ainsi la rencontre de Victor Hugo en exil sur l’île voisine de Guernesey et avec qui il conservera des liens épistolaires jusqu’à la mort de ce dernier. En 1904, Martin-Dupont publie Victor Hugo anecdotique, dans lequel il consigne notamment ses souvenirs du grand homme.

Victor Hugo, anecdotique. N. Martin-Dupond, Stock, 1904, tome II, p. 213.

 

Formulaire de contact

Nouveautés