Richard WAGNER recherche son manuscrit musical de La Sarrazine.

« J’apprends à l’instant, qu’une de mes vieilles ébauches lyriques, “la Sarrazine” vous serait tombée dans les mains un jour. »

Vendu

Richard WAGNER (1813.1883).

Lettre autographe signée à Richard Gohl.

Deux pages in-8° en allemand. Enveloppe autographe.

Lucerne, le 10 mars 1869.

 

« J’apprends à l’instant, qu’une de mes vieilles ébauches lyriques, “la Sarrazine” vous serait tombée dans les mains un jour. »

Wagner recherche son manuscrit musical de La Sarrazine ébauché en 1849 et promet à son ami la prochaine lecture de ses nouveaux écrits dont le très controversé essai : Le Judaïsme dans la musique.

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« Cher ami ! Avant toute chose, mes meilleurs remerciements pour les quelques aimables nouvelles que je vous dois. Aujourd’hui, encore une demande !

J’apprends à l’instant, qu’une de mes vieilles ébauches lyriques, “la Sarrazine” vous serait tombée dans les mains un jour, mais qu‘à la fin, elle aurait été conservée par Rudolph Wehner à Dresde, décédé ensuite. Je tiens beaucoup à en récupérer au moins une copie, car je pense à une édition collective de mes écrits. Ne pourriez-vous enquêter auprès des héritiers de Wehner sur le sort de ce manuscrit pour – je répète – m’en procurer au moins la copie désirée. Je me rends malheureusement de nouveau à l’évidence, à quel point mes amis manquaient de respect à l’égard de manuscrits qui leur ont été prêtés ou offerts en souvenir.

Je vous adresse aujourd’hui ma dernière plaquette publiée “le Judaïsme dans la musique”.Dans quelques jours devrait suivre “M. Eduard Devrient et son style” de “Wilhelm Drach” : je pense que cela vous amusera. Portez-vous bien, écrivez-moi votre adresse exacte et chérissez toujours votre Richard Wagner. Lucerne, le 10 mars 1869. »

 

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La Sarrazine (Die Sarazenin WWV66), le drame musical historique wagnérien basé sur l’histoire des Hohenstaufen fut ébauché en 1849, et resta inachevé. Wagner écrivit dans Ma Vie : « J’établis le plan d’un long poème en cinq actes, qui devait s’adapter parfaitement à une illustration musicale. J’avais paré mon sujet de scènes pittoresques et de situations compliquées ».

Le Judaïsme dans la musique fut initialement publié le 3 septembre 1850, sous pseudonyme, dans le Neue Zeitschrift für Musik. Wagner y attaque acerbement la communauté juive et plus particulièrement les compositeurs Giacomo Meyerbeer et Felix Mendelssohn. L’ouvrage fut republié dans une version développée sous son nom en 1869, ainsi qu’en témoigne la présente lettre. Cet essai est désormais considéré comme l’un des grands jalons de l’histoire de l’antisémitisme allemand.

Wagner se réfugia à nouveau derrière le pseudonyme de Wilhem Drach pour la publication de son pamphlet M. Eduard Devrient et son style attaquant férocement le chanteur d’opéra allemand.

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Version originale : Lieber Freund ! Vor allem noch meinen besten Dank für die manchen freundlichen Nachrichten, welche ich Ihnen verdanke. Heute wieder eine Bitte! Ich erfahre soeben, dass ein alter Opernentwurf von mir, “die Sarazenin” auch einmal in Ihre Hände gerathen seie, zuletzt aber von dem folgt verstorbenen Rudolph Wehner in Dresden verwahrt worden sein soll. Mir liegt viel daran, ihn – wenigstens in Copie – wieder zu haben, da ich an eine Herausgabe meiner gesammelten Schriften denke. Könnten Sie nun nicht bei den Erben Wehner’s diesem Manuscript nachforschen lassen, um – wie gesagt – mir wenigstens die gewünschte Copie davon zu verschaffen. Leider ersehe ich auch bei dieser Gelegenheit, wie äusserst geringschätzig meine Freunde mit den von mir Ihnen geliehenen, oder zum Andenken geschenkten Manuscripten ungegangen sind! Heute geht an Sie ebenfalls meine neueste Brochüre “das Judenthum in der Musik” ab. In wenigen Tagen soll “Herr Edvard Derient und sein Styl” von “Wilhelm Drach” folgen: ich denke Ihnen Spass damit zu machen. Leben Sie wohl, schreiben Sie mir Ihre genaue Adresse, und behalten Sie lieb Ihren Richard Wagner. Luzern, 10. März 1869.

 

 

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