Man RAY (1890.1976)

Lettre autographe signée à Henri Parisot.

Deux pages grand in-4°. Cachet de son adresse californienne en tête de lettre.

Hollywood. 2 janvier 1948.

 

« Je serais toujours pret de collaborer à une revue surréaliste, comme je ne changerais jamais mon avis sur la valeur et sur l’importance de Breton. »

Man Ray témoigne de son indéfectible soutien à André Breton et au mouvement surréaliste.

 

« Mon cher ami, Voilà ! nos lettres se sont croisées. C’est bien – nous pensons l’un de l’autre. Et après avoir écrit que je laissé le négatif de Paul et Nusch à Paris, je viens de trouver une épreuve dans mes papiers. Mais avant de vous l’envoyer je voudrais bien avoir de l’autorisation de Paul, car j’ai deja eu trop des deboirs en donnant des photos sans cela, mêmes celles déja publiées. Or Paul n’écrit pas souvent et ça serait plus facile que vous le demandez. Je serais toujours pret de collaborer à une revue surréaliste, comme je ne changerais jamais mon avis sur la valeur et sur l’importance de Breton, et s’il veut bien de moi je donnerais quelque chose. Neanmoins je dois dire que j’ai abandonné l’idée que mes choses sont subversives ou provoquent en soi-même. C’est ceux qui me jugent plutôt que sont les subversives. J’aspire à la santé, au bien-être, au calme, et au plaisir ! C’était toujours ainsi. J’accepte toutes invitations de collaborer, car j’ai mon propre petite propagande a faire, et peu à peu, même ici dans ce pays sauvage je marque des points. Breton m’en voulait un peu d’avoir exposé au salon d’automne, et je me suis expliqué ainsi. On m’avait assuré que je ne passerai pas par le jury, et c’est pour ça j’ai accepté. Je suis innocent de toute calculation, et ne suis pas responsable des motives des autres. Si vous faites la traduction de mon texte, soyez assez aimable de me le montrer, je pourrais vous aider. Comme je vous ai dit, j’espère bien être de retour a Paris, car la vie ici depuis mon voyage est moins tenable que jamais. Bien amicalement a vous. Man Ray. »

 

En 1940, inquiet de la situation nationale, Man Ray se réfugie en Californie. Il y restera plus de dix ans, avant de revenir s’installer à Paris en 1951.

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