Léo LARGUIER (1878.1950)

Lettre autographe signée à un ami.

Trois pages in-8°. 12 novembre (1918).

Emouvante lettre de Larguier au lendemain de l’armistice du 11 novembre 1918.

« Mon vieil ami, C’est fini. On va se retrouver ! Comme il va falloir rattraper tout ce temps gâché à force d’amitié, de bonne humeur et de travail ! C’est à vous que je pense aujourd’hui. Je suis seul, les mains ouvertes, effroyablement seul et veuf. Franchement je me demande s’il n’eut pas mieux valu y rester. Maintenant que c’est fini, je le regrette. J’ai la frousse de vivre. Jamais je n’ai eu le cafard comme aujourd’hui. Sans doute, on va m’envoyer en Allemagne encore, comme beaucoup d’autres, et je ne suis pas prêt à revenir (…) Il va falloir songer à me trouver un coin chez vous, une certitude modeste, mais sûre. Je ne compte que sur vous pour me garder une place, puisque je suis ici et que tous mes confrères sont là-bas. Ca va être la ruée, méfiez    -vous. Ah ! Je ne vois pas la paix en rose ! Les choses trop attendues déçoivent quand on les tient (…) Si ma belle morte était là, je ne ficherais plus les pieds à Paris. Vous viendriez nous voir dans un prieuré du midi, mais tout cela se finit et beaucoup de choses sont finies aussi. »

Formulaire de contact

Nouveautés