Johan Barthold JONGKIND (1819.1891).

Lettre autographe signée, à son marchand d’art parisien, Pierre-Firmin Martin.

Quatre pages in-8° sur papier bleuté.

Saint-Parize-le-Châtel. 29 août 1861.

« J’ai fait quelques dessins près de Nevers où je compte de retourner pour en faire là des études plus sérieuses. »

 « Mon bon Martin, Je vous écris pour vous donner quelques de mes nouvelles. Je suis à Saint-Parize-le-Châtel par Magny Cour – Nièvre. C’est près la ville de Nevers. Je pense de rester encore quelques temps dans ce pays. Autant plus que l’air est très sain et que je bois les eaux minérales dans une source, laquelle se trouve tout près où je suis logé. En attendant, j’ai dessiné quelques dessins à l’aquarelle lesquelles m’aideront à faire un tableau – comme j’espère – représentant le pays de Nevers. Je vous prie croire que le paysage représente un aspect bien splendide et sérieux. Or c’est riche par ces détails pour meubler les tableaux. J’ai peint deux toiles d’une mesure de 12 – L’idée m’est bien arrivée pour en faire une très grande toile, sur place même d’après nature. Maintenant je suis heureux de pouvoir dire combien je dois aux bontés de madame Fesser et par les relations que j’ai reçues des preuves bienveillantes. C’est donc aussi pour cela que je loge à Saint-Parize d’une manière la plus favorable. J’ai fait quelques dessins près de Nevers où je compte de retourner pour en faire là des études plus sérieuses ayant vu quelques maisons avec terrain excessivement pittoresques. Mon espoir c’est de rétablir ma santé et j’espère que les eaux de St-Parize me feront du bien en même temps avec la grande tranquillité de la campagne pour calmer mon état nerveux … Il me reste à vous dire d’avoir été chez votre frère et votre sœur à Nevers. Votre sœur m’a parfaitement reconnu et puis tout le monde est bien portant. Dans ce moment je ne sais pas encore au juste quand je retournerai à Paris, mais comme j’aurai besoin de l’argent, vous m’obligerez beaucoup de m’envoyer trois cents francs, comme compte sur mes dépenses. Ayez la bonté de me faire répondre dans peu de jours et que j’apprendrai en même temps la bonne nouvelle de votre santé, de madame Martin et des bons et nobles amis de la maison. Veuillez toujours croire à votre reconnaissant ami, Jongkind. »

 

Pierre-Firmin Martin (1817.1891), marchand d’art, ouvre une boutique au 20 rue de Mogador et se spécialise rapidement dans la vente de tableaux. Il fut le marchand des peintres de Barbizon, de Saint-Siméon à Honfleur et le soutien d’Eugène Boudin et Jongkind.

Pour une meilleure lecture, nous avons corrigé les erreurs d’orthographe de Jongkind, tout en respectant ses constructions de phrases.

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