Jacques MESRINE tue le temps à la prison de la Santé. 1976.

Jacques MESRINE (1936.1979)

Lettre autographe signée à sa maîtresse Jeanne Schneider.

Deux pages in-8°.

[Maison d’arrêt de la Santé]. 15 avril 1976.

« Je ne suis pas homme à me faire du souci. »

___________________________________________________

 « Nanou de mon cœur, salut à toi édentée d’amour. Comme cela tu paumes tes pavés que veux-tu à « ton âge » c’est la seule chose que tu peux perdre (sic) car ta vertue est trop loin (resic) bien qu’après 7 ans d’abstinence tu es redevenue une presque vierge ! Ce soir ta lettre n°6 avec le petit article de libé. Je préfère sourire. Oui, au sujet de Mury – ses lettres sont décousues. On dirait qu’elles sont faites beaucoup plus pour se débarrasser qu’autre chose. Mais rien n’est sûr, car nous ne sommes pas dans sa tête. Je ne lui écris plus pour l’instant. Que veux-tu mon ange je ne peux accepter qu’elle ait profité que nous étions enfermés pour te mentir. J’accepte tout sauf le mensonge… surtout que nous lui donnons tout. Je n’aime pas les enculeries, même si c’est un môme qui me le fait. J’aime mieux te dire que pour sa montre elle attendra. Pour ses esquimaux tu devras lui dire que si elle attend après ton argent elle risque de sucer le bâton. Oh Sabrina n’est sûrement pas mieux. Je crois que nous sommes trop bons. Car nous voulons compenser notre non-présence par des cadeaux. Mais que veux-tu nous aimons nos enfants et ça c’est une certitude. Aujourd’hui j’ai la forme malgré ma forte tension. Non mon ange mon régime d’isolement n’en est absolument pas responsable. Car je ne suis pas homme à me faire du souci. De plus je n’ai jamais été aussi calme. Eh oui j’ai retrouvé mon second souffle (sic). Nanou d’amour tu n’auras peut-être pas de cartes de Pâques de ma part car celle que j’ai est affreuse, de plus cette fête est con (sic) Doux bécots de ton Z’homme. TE QUIERO. Ton Bibi. »