Jacques MESRINE (1936.1979)

Lettre autographe signée à sa maîtresse Jeanne Schneider.

Deux pages in-8°.

[Maison d’arrêt de la Santé]. 18 avril 1976.

 

« En enlevant tout espoir à un homme on amorce la révolte violente. »

Mesrine, emprisonné à la Santé, se désole de la situation carcérale.

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 « Nanou d’amour, Bonsoir petite fille. Quelle belle journée nous avons eu aujourd’hui. Mais je n’ai pas profité du soleil car je suis resté à regarder la télé. Rien de bon ! Cela devient une habitude. Hier j’ai reçu ta lettre n°7 avec les articles sur les prisons au Canada. Je constate que cela ne va pas mieux là-bas qu’ici. D’un côté comme de l’autre je suis certain que tôt ou tard les réactions seront vives avant peu de temps. Car en enlevant tout espoir à un homme on amorce la révolte violente. L’article est ordinaire, il est en dehors du vrai problème. Demain j’ai la visite de Sabrina, à moins qu’il y ait eu changement de la reine mère. J’ai perdu au tiercé. Je voulais jouer plusieurs dimanches de suite. Mais je vais stopper tout de suite. Car il n’y a aucun intérêt à jouer « je ne gagne jamais »… pas à ce jeu-là (sic). Autrement je n’ai vu aucune différence à ce dimanche qui pour certains est jour de fête. Plus que 12 jours au maximum pour te voir mon ange. Heureusement que nous avons au moins cette consolation. Ce soir je suis fatigué et je vais me coucher juste après ta lettre ; il n’est pourtant que 20 heures. Je n’ai toujours pas écrit à Mury. Là elle va réagir mais que veux-tu, je pardonne tout, sauf ce genre de mensonge et je crois que tu es comme moi mon ange… Tu n’aimes pas que l’on te prenne pour « un con ». Sur ce, ton Z’époux Z’épuisé ! te bise et te rebise de partout avec amour. Bonne nuit chaton. Ton pirate. X »

 

 

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