André GIDE (1869.1951).

Lettre autographe signée à sa cousine.

Deux pages in-4°. Cuverville. 19 juillet 1930.

« Ma chère cousine, Rentrant de Berlin, où j’avais été passer quelques jours à mon retour de Challes, j’ai trouvé à Paris, hier, votre excellente lettre et l’aimable invitation à laquelle j’ai beaucoup regretté de ne pouvoir me rendre ; mais il était déjà trop tard, et du reste je ne me suis attardé à Paris que quelques heures – le temps de refaire ma valise avant de gagner Cuverville. Tout ce que vous me laissez entrevoir de cette dramatique vie d’Aigaliers est d’un intérêt extrême, et me donne un vif désir de connaître ses mémoires et la notice que vous avez fort bien fait d’y joindre. Mais je ne suis rien moins qu’un historien. Votre nièce ne vous a-t-elle point parlé de M. Marcel Pin, que j’eus grand plaisir de rencontrer avec elle à Challes, qu’elle connait fort bien car il habite Cannes ainsi qu’elle. Marcel Pin s’occupe exclusivement depuis quatre ans des camisards et prépare un long ouvrage sur cette période de notre histoire. Il me paraît que nul ne peut être mieux qualifié que lui pour apprécier votre travail et que les documents recueillis par vous pourraient lui être d’un grand secours. Peut-être n’en a-t-il pas encore rencontré d’aussi importants. Ne chercherez-vous pas à entrer en rapports avec lui? C’est le plus aimable des hommes et Genolhac où il achèvera de passer l’été, ne doit pas être bien loin de Montluçon. Il se peut que vers la mi-septembre, j’aille passer près de lui quelques jours, à parcourir en auto les Cévennes. Si je pouvais alors aller à Montluçon vous présenter mes respectueux et affectueux souvenirs, ce serait avec un bien grand plaisir. Croyez moi, bien inoublieusement votre cousin dévoué. »

 

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