Guillaume APOLLINAIRE (1880.1918)

Lettre autographe signée à Lucien Wahl, au journal L’Information.

Deux pages ½ in-8° sur papier à en-tête de l’hôpital militaire du Val-de-Grâce.

Défauts en marge et restaurations aux plis.

Adresse autographe et oblitérations postales.

[Paris. 23 janvier 1918, selon le cachet postal].

« J’ai été à deux doigts de la mort. »

Émouvante lettre d’Apollinaire sur le chemin de la mort mais toujours absorbé par son travail artistique.

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Mon cher ami, Je vais mieux mais suis toujours couché. J’espère me lever bientôt. Le jour où j’ai dû aller à l’hôpital car les militaires ne peuvent me soigner chez eux j’ai passé à l’Inform. [l’Information, journal où collaborait Wahl] mais n’ai pas eu la force de monter, c’est pourquoi j’ai griffonné sur un bout de papier l’adresse de l’hôpital où j’allais et je l’ai donné à une cycliste en la priant de le remettre à Christian mais elle l’a remis à M. [?] qui m’a écrit en même temps que vous. Mais je ne veux pas fatiguer ce brave homme, ni vous non plus cher ami. Songez que je suis au fond d’Auteuil. Toutefois je pensais que Christian convoyeur et en jambes viendrait me voir. Bonjour à tout le monde, à Mora, à mes co-traducteurs, à M. Mazeran, aux jeunes filles etc. Et dites à Christian de venir me voir. Vous, n’oubliez pas les papiers qu’attend la grande Revue et envoyez-moi un mot. J’ai été à deux doigts de la mort. Ma main amie. Guillaume Apollinaire.

 

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Le 3 janvier 1918, trois jours après l’achevé d’imprimer des Mamelles de Tirésias, Apollinaire est terrassé par une congestion pulmonaire. À nouveau hospitalisé, il ne pourra se lever qu’au début de février et restera en traitement jusqu’au 13 mai. Après la trépanation de 1917, la mort rode autour du poète.

Il sera emporté par la grippe espagnole, quelques mois plus tard, le 9 novembre 1918.

 

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