Benjamin PÉRET (1889.1959)

Lettre autographe signée à Pierre Mabille.

Une demi page in-4° sur papier bleu.

3 décembre 1941.

 

« Nous voguons vers les Amériques, nous avons quitté Marseille depuis 6 semaines. »

Benjamin Péret, contraint à l’exil, vogue vers les terres libres du Mexique.

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« Mon cher Mabille, nous voguons vers les Amériques, nous avons quitté Marseille depuis 6 semaines et nous allons passer dimanche au plus tôt, en tout cas la semaine prochaine à Puerto Trujillo. Pouvez-vous venir à l’escale ? Je serais vraiment enchanté de vous voir, il y a si longtemps … J’ai aussi à vous remettre des photos de vos enfants et une lettre de Gomes. J’hésite à vous l’envoyer d’ici de crainte qu’elle ne s’égare mais si vous ou Michette que je salue affectueusement n’apparaissent pas à Puerto Trujillo je l’enverrai là.

Naturellement, je vais au Mexique & je serai très content de recevoir de vos nouvelles chez Paalen dont voici l’adresse : Los Cedros, villa Obregón. Mexico, D. F. Pour l’instant je suis à bord d’un bateau portugais, le « Serpa Pinto » de la companhia colonial de navegaçào et je passe, après Puerto Trujillo, à la Havane & naturellement à Vera-Cruz ; mais j’aimerais bien vous voir. Toute mon affection à Michette & à vous de tout cœur. Benjamin Péret »

 

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Mobilisé en février 1940, Benjamin Péret est arrêté pour avoir voulu reconstituer une organisation trotskiste. Emprisonné à Rennes, il est libéré sous caution le 22 juin 1940, dans une France désormais occupée par les nazis. Vivant en semi-clandestinité, il participe néanmoins à des revues littéraires proches des surréalistes avant d’être contraint à l’exil.

En octobre 1941, il parvient, avec sa compagne Remedios Varo, à s’embarquer depuis Marseille pour Casablanca puis vers le Mexique où ils accostent fin décembre 1941. Le couple demeurera sur les terres mexicaines jusqu’en 1948.

 

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