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Claude MONET se désole de perdre la vue des couleurs.

« Je ne vois que des couleurs transformées, au mieux rien que du jaune et du blanc. C’est atroce et dégouterait d’y voir. »

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Claude MONET (1840.1926)

Lettre autographe signée à un ami.  

Quatre pages in-8° au crayon gras, sur papier à en-tête de Giverny par Vernon.

Giverny. 21 septembre 1923.

« Je ne vois que des couleurs transformées. »

Émouvante lettre de fin de vie du Maître de l’Impressionnisme, à l’écriture difficile, se désolant de sa vue détériorée, à la suite de l’opération de son œil subie en 1923.

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« Cher ami, c’est un service que je vous demande. Vous le savez sans doute, j’ai été opéré de la cataracte.3 opérations, pour arriver à voir, mais en blanc, c’est à dire lire et écrire. A peu près comme vous voyez. C’est un résultat, mais il n’est pas suffisant pour un peintre. Je ne vois que des couleurs transformées, au mieux rien que du jaune et du blanc. C’est atroce et dégouterait d’y voir. Bref, je cherche un peintre ayant été opéré de la cataracte afin de savoir de lui s’il a réellement retrouvé la vue des couleurs. On veut m’opérer de l’autre œil. Je ne veux m’y résoudre que si je trouve chez un confrère la preuve certaine d’un résultat, car les oculistes se retranchent sur le secret professionnel, ce qui est plutôt inquiétant. Vous voyez, cher ami, le service que vous me rendriez si parmi les peintres vous en trouvez un qui puisse me rassurer. Merci d’avance et toutes mes amitiés. Claude Monet. »

 

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Les premiers signes de détérioration visuelle chez Monet apparurent aux alentours de 1910. Gêné dans son travail et inquiet, Monet, après avoir consulté de nombreux spécialistes, ne voulut point se faire opérer, se souvenant de la cécité de Mary Cassatt et de celle d’Honoré Daumier survenue après une même intervention.

Durant près de dix années, Monet poursuivit son œuvre malgré l’inexorable détérioration de sa vue. En 1922, une brusque chute de l’acuité visuelle de son œil gauche le contraignit à l’opération ; il ne pouvait plus peindre. Encouragé par Georges Clemenceau, Monet se fit opérer (de l’œil droit), en janvier 1923, par le docteur Charles Coutela, à la clinique de Neuilly-sur-Seine.

Les suites de l’intervention furent pénibles à l’artiste, perturbé dans sa vision des couleurs. Des verres correcteurs teintés, prescrits par le médecin Jacques Mawas, furent dès lors nécessaires à l’artiste pour rectifier sa perception des couleurs et appréhender à nouveau l’étendue de sa palette.

Monet renoncera finalement à l’opération de son deuxième œil.

 

 

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