Claude DEBUSSY (1862.1918)

Lettre pneumatique autographe signée à Philippe Berthelot.

Une page in-12° sur papier vert à bords dentelés.

Trace résiduelle de cachet de collection.

[Paris] 23 novembre 1916.

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« Cher Monsieur, Grâce à vous Raoul Bardac a été affecté au service auxiliaire. M. A[uguste] Bréal voudrait le garder dans les fonctions qu’il occupe actuellement, c’est-à-dire attaché à la propagande sud-américaine en liaison avec le comité parlementaire sénatorial de l’Amérique latine.

Par conséquent, vous recevrez probablement bientôt la demande de la Maison de la Presse, tendant à le conserver. J’espère que vous voudrez bien acquiescer à cette demande qui vous sera transmise par A. Bréal. Il serait préférable pour le service que Raoul Bardac ne soit pas obligé à rejoindre une autre affectation dans l’auxiliaire, plus ou moins étrangère à ses possibilités, peut-être lointaine ? Laissez-moi vous remercier sincèrement de votre bonne grâce et croyez toujours à ma reconnaissance affectueuse. Votre dévoué Claude Debussy. »

 

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La Maison de la Presse avait été créée en janvier 1916 par Philippe Berthelot alors au cabinet d’Aristide Briand, président du Conseil : il s’agissait d’un service interministériel de collecte et de diffusion d’informations par le biais de tracts, libres et journaux. Cet organisme de propagande avait pour mission de faire porter la responsabilité de la guerre à l’adversaire ainsi qu’à soutenir les Alliés. Le compositeur et musicien Raoul Bardac (1881-1950), beau-fils de Claude Debussy, y était mobilisé.

Le même jour, Claude Debussy adressa une lettre à Auguste Bréal à propos du même sujet, mentionnant Philippe Berthelot et recommandant de conserver son beau-fils au service de la Propagande sud-américaine (lettre conservée à la Pierpont Morgan Library, MLT D289.B828).

Beau-frère d’Alfred Cortot et l’un des dirigeants de la Maison de la Presse (il avait la charge de la Section de propagande), Auguste Bréal était un intime de Philippe Berthelot : il en composera la biographie, parue chez Gallimard en 1937.

 

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