Antoine BOURDELLE combat la mort par une création acharnée. 1927.

« Malade moi, je le fus il y a 3 ans ! mais depuis j’ai exécuté… »

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Antoine BOURDELLE (1861.1929)

Lettre autographe signée à l’architecte Alfred Rome.

Deux pages in-4°. Enveloppe.

[Paris]. 8 mai 1927.

 

« Malade moi, je le fus il y a 3 ans ! mais depuis j’ai exécuté… »

Ayant été frappé de rhumatismes sévères, en 1924, qui avaient freiné ses projets, Bourdelle est, en ce printemps 1927, exalté par ses créations et par mille travaux à mettre en place à travers le monde. Créer pour repousser la mort.

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« … Malade moi, je le fus il y a 3 ans ! mais depuis j’ai exécuté le bas-relief pour l’opéra de Marseille. 12 mètres. Depuis, j’ai complété le grand centaure mourant et l’ai exposé en bronze.

J’ai créé et exécuté en 3 dimensions La France garde le souvenir de l’armée libre des États-Unis d’Amérique. 1° son petit modèle de 1 mètre de haut. 2° le modèle moyen de 4 mètres de haut. Bronze au musée de Brooklyn. États-Unis. 3° le modèle de 9 mètres de haut (bronze) avec une variante. Un pour Paris, l’autre pour Montauban.

Cet hiver, j’ai terminé les deux tiers du monument à la renaissance de la Pologne et à son grand poète Mickiewicz. Je termine la stature assise de M. le marquis de Solages.

J’exécute – de 3 mètres de taille – bronze – la statue du grand Honoré Daumier pour Marseille devant le vieux port.

J’ai commencé pour le gouvernement français et pour être placé dans Paris la statue active de Viviani. Une pour Paris, en bronze, l’autre pour Alger, en marbre.

J’exécute la médaille de commémoration de monument au général Alvear. J’ai exécuté la médaille du monument de l’Hartmannswillerkopf – et 2 victoires pour garder l’entrée de la crypte.

J’exécute le buste de Vincent d’Indy. Un de jeune fille, un de jeune enfant, un de jeune femme.  Celui d’Anatole France en marbre.

Je fais 15 bas-relief pour illustrer le Démosthène du président Clemenceau.

Je travaille aux 6 bas-reliefs de la base du monument à la liberté polonaise.

Je fais les photos et le texte pour la publication de mon œuvre par la librairie de France.

Ajoutez les élèves à voir deux fois par moi. Les dessins. La correspondance. La peinture et pesons cette activité.

Je tiens un Monument pour la Bolivie. Un pour l’Uruguay. Je suis en pourparlers avec le Chili.Est-ce assez – et avec le Nicaragua.

Et le monument des mineurs, pierre, à terminer et que je dois tailler moi-même. Ma maladie vous le voyez est bien loin.

J’ai donc trop de travail. »

 

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Le sculpteur s’éteindra le 1er octobre 1929, au Vésinet, dans la demeure mise à sa disposition par son ami Eugène Rudier.

 

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