Louis Ferdinand CELINE (1894.1961)

Lettre autographe signée à son éditeur Robert Denoël.

Lettre inédite. Deux pages in-4°. Slnd. (10 novembre 1938).

Léger manque en marge supérieure sans atteinte au texte.

Superbe lettre relative à la parution de L’École des cadavres . Céline veut voir réalisées les bandes publicitaires de l’ouvrage selon son souhait.

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« Le 10. Heureux éditeur, N’oubliez pas la bande. Avec petits couplets et danses pour ensembles. C’est tout ! Pas de … et autres foutaises typographiques. Caractères tous égaux et simples. Envoyez-moi je vous prie une lettre abrogeant le fameux article V de notre premier contrat. Je ne veux plus entendre parler de ces 3000  gratuits !

Je suis en corrections. A présent dans 8 jours – à 48 heures près – Préparez fric – 60 – Je vous téléphonerai – 48 heures d’avance – Préparez aussi une collecte de

VIVE LES JUIFS ! en  bandes – mais pas trop larges – comme ça – blanc :

VIVE LES JUIFS !

A cause de la colle qui vous poisse la glotte – Et puis couleurs : Pour plus de détails lisez L’Ecole des cadavres par L F Céline. Nombreux tout ceci !  LFC. »

 

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« L’Ecole des cadavres », troisième des quatre pamphlets antisémites de Céline, parut le 24 novembre 1938, au terme d’une rédaction qui aura duré à peine cinq mois, et qui laisse apparaître toutes les plus troubles pensées antisémites et antimaçonniques de Céline, comme le laisse apparaître cet extrait de la page 108 :

« Je me sens très ami d’Hitler, très ami de tous les Allemands, je trouve que ce sont des frères, qu’ils ont bien raison d’être racistes. Je trouve que nos vrais ennemis c’est les Juifs et les francs-maçons. Que la guerre c’est la guerre des Juifs et des francs-maçons, que c’est pas du tout la nôtre. Que c’est un crime qu’on nous oblige à porter les armes contre des personnes de notre race, qui nous demandent rien, que c’est juste pour faire plaisir aux détrousseurs du ghetto. Que c’est la dégringolade au dernier cran de la dégueulasserie »

Robert Denoël (1902.1945) compte parmi les éditeurs français impliqués dans la collaboration. Il ouvrit sa maison d’édition au capital allemand, obtenant d’un investisseur d’outre-rhin (Audermann) un prêt de deux millions de francs, en échange de 365 des 725 parts de sa société. Il fut assassiné après la Libération le 2 décembre 1945, dans des conditions troubles.

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